Le banc
David Bernard
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Je m'assois sans un regard à côté de lui sur le banc Et me mets à parler sans fard, sans même laisser de blanc Je lui raconte mon histoire, qui je suis, d'où je viens Que je ne sais plus ce que je dois croire, je dis que je me souviens D'un jour de mon enfance, j'avais peut-être onze ans Ou douze, disons que j'avais l'âge de comprendre de quoi parlent les grands Le souvenir est vivace, la famille divisée Depuis cette discussion pugnace entre mon frère et le padre Je me suis fait mon opinion, mais je serais incapable de dire Lequel avait raison pas mes oignons selon leurs dires Alors j'ai tout enfoui au fond de mon cœur, à double tour Mis sous clé toute la noirceur de ces non-dits et leurs détours J'ai grandi avec une rage perpétuelle en mon sein Comment me conformer ainsi à leur monde l'esprit serein? J'ai des surins dans mes tréfonds qui me déchirent les entrailles Et le crâne sur le paillasson, des envies de le foutre sur un rail J'ai attendu le train Le regard hagard Ma cervelle comme congelée De gare en gare J'ai attendu le train Le regard hagard Que ma cervelle devienne gelée Agar-agar J'ai attendu le train, l'oreille sur les rails, rien entendu Mon esprit tordu déraille. Pas mon heure, bien entendu J'ai pas su y mettre un terme, ou pas pu. Quelle différence? Elles vont sans doute me torturer encore longtemps, toutes mes souffrances Allongé là... les yeux sur la voie de chemin de fer Quelle importance? J'ai plus de goût pour la vie, y a rien à faire Mais j'ai senti des mains, dans mon dos, quelqu'un me relevait Il avait un maillot fluo, m'a demandé si ça allait Il m'a pris par les épaules et fait traverser les voies Gueulé dans son talkie qu'il fallait stopper tous les convois C'est obscur et diffus dans mon esprit, je me souviens pas de tout De l'ambulance et des urgences, y avait des gens partout On m'a fait attendre un peu sur une chaise, je regardais les murs Y avait des dessins d'enfants, des cris, et puis ces regards durs J'avais pourtant pas l'impression de faire tache parmi les gens Mais je disais n'importe quoi, très fort, et je devenais dérangeant J'ai attendu le train Le regard hagard Ma cervelle comme congelée De gare en gare J'ai attendu le train Le regard hagard Que ma cervelle devienne gelée Agar-agar Ils m'ont fait avaler des machins, pour m'aider soi-disant J'étais devenu rien de moins qu'un zombie obéissant J'avais les idées décousues, comble d'une marionnette Ils étaient décidés à s'assurer que j'appuie sur reset Supplanter ma folie. Faire place nette Au pantin parfait poli, à la tête vide et sidérée Dont le nom même est aboli, qu'on considère pestiféré Or j'ai des désidératas, même si je suis résident nulle part Persona non grata, président des tricards Je veux pas d'un tabou qui m'abatte, ou qu'on me tatoue « psychopathe » Sur le front, j'veux pas! Être au placard, j'veux pas! La camisole, oublie ça. J'ai pris sur moi mais j'ai pris cher Et je prie encore tous les soirs pour pas finir le phacochère De l'histoire, celui qui pue qui... non Pumba pas devant les enfants! Ras le cul de ces happy ends, on finit tous les pieds devant J'ai attendu le train Le regard hagard Ma cervelle comme congelée De gare en gare J'ai attendu le train Le regard hagard Que ma cervelle devienne gelée Agar-agar Le type qu'est assis depuis le début à mes côtés Qui débite pas un mot, j'ignore même s'il m'a écouté Me dit : Merci, il me fallait un signe, j'en attendais pas tant J'étais poursuivi par la guigne, mais vous, c'est épatant! A vous entendre, je relativise beaucoup mieux mes malheurs Alors n'accusez pas le coup, vous trouverez pire ailleurs Rasseyez-vous et attendez comme je l'ai fait Qu'un plus désœuvré que nous s'assoie et raconte ses méfaits Ses crimes, ses délits, ses anicroches avec les autres Il vous dira comme il se sent seul et qu'il se vautre Chaque fois qu'il se débat, que les liens se resserrent Qu'on le traite trois fois pire qu'un chien, qu'à en être un, il préfère Que les hommes entre eux sont parfois pire que des animaux Que les mots, les gestes ne sont bons qu'à engendrer des maux Il vous fera pas un dessin, sûr qu'il demandera pas un mouton Petit il se voyait prince, aujourd'hui c'est le roi des cons J'ai attendu le train Le regard hagard Ma cervelle comme congelée De gare en gare J'ai attendu le train Le regard hagard Que ma cervelle devienne gelée Agar-agar Debout, hagard, toujours, j'ai pris un coup dans le bas du ventre Sa parole m'a abasourdi, je comprends plus mais je m'en fiche Apparemment, je ne suis pas le seul à avoir le cerveau en friche Je vois déjà ma mère tremblante tomber dans mes bras quand je rentre Je me rassois sans un mot, sans un regard et sur le banc Je médite un instant, blafard. Je hausse un sourcil et je souris Est-ce qu'ils vont guérir mes maux? Je me ferai pas hara-kiri Alors je me lève et je dis à mon cafard "va-t'en"
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"Le banc Lyrics." Lyrics.com. STANDS4 LLC, 2024. Web. 7 May 2024. <https://www.lyrics.com/lyric-lf/5799171/David+Bernard/Le+banc>.
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