Tandem (version siège passager)

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Marieposa

4:51

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#1

French

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Il fait nuit noire et nous courons
Le bruit des balles retentissant à nos arrières
Comme à chaque fois nous fuyons
Les regard complices et puis le visage fier

Retirant ta cagoule d'un geste prompt
Sous laquelle ton sourire cherche le mien pour ainsi faire
Luire au fond d'un meurtre nos innocentes pulsions
Pour se laisser croire encore ne jamais finir en enfer

Comme à chaque fois nos cœurs s'arrêtent
Lorsque nos mains gantées de noir trouvent portières
Et que sous tes bottes crisse le fond de la clipper
Fuyant ainsi la mort sous les frappes des Winchester

Comme à chaque fois tu accélères
Cherchant mes doigts dans le replis de l'appui-tête
Mais cette fois-ci ils n'y sont guère
Et puis mes yeux cherchent le ciel dans la buée de la fenêtre

Alors tes pieds rongés de haine nous arrêtent
Et puis ta main tremblant de vices saisi mes lèvres
Les rapprochant des tiennes pour retrouver le goût d'Éden
Soufflant sur mes dernières braises pour que le feu ne s'éteigne

En tandem

Il fait nuit noire et ce soir mes flammes se sont éteintes
Sous ton souffle haletant, impuissant devant cette triste fin
Toi qui jamais n'avait tremblé devant un revolver
Te voilà démunie face à la tournure de ce mauvais rêve

Toi qui a tué par centaines sans le moindre état d'âme
Te voilà tentant de reprendre maîtrise de ce qui t'échappe
Mais en vouloir au sort c'est souvent cracher face au vent
Fallait trouver autre coupable à cette désillusion

Une main sur ma cuisse, l'autre pointant ton colt sur ma tempe
Comprenant ainsi qu'il me faille t'épuiser encore le temps d'un instant
Me hurlant qu'à preuve de ne t'aimer, il faille te faire souffrir
Mes ongles transperçant ton dos sous tes cris de plaisir

Là où le bien et le mal ne font qu'un dans nos abîmes
Là où ton colt sur mon front a redressé tous mes désirs

En tandem

Te jetant alors de tout corps sur le mien
Canon chargé toujours braqué sur mon destin
Et ta main libre sur lèvres frappant ma nuque sur l'appui-tête
Et puis ton doigt toujours tremblant sur la gâchette

Mordant mon cou à pleine dent jusqu'à ce qu'il n'en saigne
Me faisant sentir combien ta douleur ne peut être éphémère
Arrachant enfin sous tant de tension passionnelle
Ce qui s'oppose encore à nos désirs charnels

Nos pulsions dénudées à fleur de nos peaux enflammées
Crissant si fort sous nos ongles aiguisés

Là où la douceur semble souvent en être l'essence
Tu ne me laisses cette fois-ci qu'un instant pour que je touche fond
Attiré en tes abîmes par tes yeux insistant
Dans lesquels le désir de ne faire qu'un en devenait obsédant

C'est alors que dans un rythme effréné
Tu fais perdre nos corps dans des horizons inexplorés
Perdues nos chairs il ne manquait qu'à faire encore perdre
Nos esprits dans de plus hauts ciels
Ta main saisit alors ma gorge et la serre
La privant ainsi de tous ses airs

Paralysé sous tes gestes, il ne m'est possible guère
De m'opposer à ta cuisse qu'abaisse le frein de la Clipper
Mise en mouvement sous tes cris imposant
Et puis les miens usant des restes d'air, de fond de poumon

Arrive alors notre explosion ultime
Nous sommes en pleurs, en peurs, et puis en sourires
Nos émotions s'élèvent sur nos derniers souvenirs
Nos balles perdues nos rêves de liberté accomplis

Nous voilà nous élançons dans le vide
Dans un dernier orgasme, nous plongeons dans l'infini

Il fait nuit noir et ce soir nous nous sommes envolés
Réalisant ainsi ton fantasme dernier
Tu n'savais pas si la mort te plairait
Alors espérer qu'au moins notre chute serait belle

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